Nous voici arrivés en été, après plusieurs mois à grandir sur leur falaise, les jeunes vautours s’élancent pour la première fois dans les airs…

Eh oui, la saison estivale est également appelée la « saison vautour » par les soigneurs du centre de soins. Dans les semaines à venir, nous nous préparons à recevoir de nombreux coups de téléphones pour nous informer d’éventuels vautours en difficulté. Entre la mi juillet et la mi septembre, c’est chaque année entre 50 et 60 Vautours fauves en perdition qui sont ainsi recueillis sur le centre de soins. Mais avant d’aller plus loin, apprenons en davantage sur cette espèce…

La ponte

Ce qui est notable à première vue chez notre ami, c’est sa taille considérable. Vous vous en serez douté, l’élevage d’un jeune vautour est par conséquent bien plus long que celui d’un petit passereau comme on en voit dans nos jardins. Et vous ne croyez pas si bien dire ! Chez le Vautour fauve, les premières pontes peuvent avoir lieu dès la fin décembre. Cela bien sûr après une brève parade nuptiale (aussi appelé « vol en tandem ») ainsi que la confection d’un nid. Nos amis ont un planning chargé, il est donc de bon augure de s’y prendre de bonne heure. ;)

L’éclosion

Ce n’est qu’après plusieurs mois de couvaison (parfois dans des conditions climatiques rudes) que le petit percera sa coquille. L’éclosion des œufs intervient généralement à la mi mars. Entre la ponte et l’éclosion, les deux parents se seront ainsi relayés pour couver leur progéniture jusqu’à ce qu’elle voit le jour. Inutile de préciser qu’au moment de l’éclosion, notre jeune vautour n’est alors qu’un jeune poussin recouvert d’un léger duvet, ses parents devront encore le protéger du froid et du soleil pendant quelque temps.

L’élevage

Le plus dure reste à faire pour les parents. Leur unique petit d’à peine 200gr devra en peser pas moins de 7kg pour s’envoler et débuter sa vie de grand planeur. Ils vont donc devoir travailler ardemment pour protéger le petit des conditions climatiques tout en l’alimentant fréquemment en nourriture régurgitée. Le petit pourra ainsi grandir progressivement au coté de ses parents. Ce n’est qu’après plusieurs mois de croissance rapide qu’il attendra son poids et sa taille idéals l’été venu.

Deux jeunes juste sortis du nid

L’envol

C’est ainsi que nous sommes de retour au mois de juillet ! Le jeune est dorénavant bien portant. Son poids avoisine les 7kg, son envergure les 2m50, et ses ailes commencent à le fourmiller. L’heure du grand saut a sonné. Notre jeune ami doit alors s’élancer dans les airs depuis le petit bout de falaise qui l’a vu naître. Sa mission, étendre les ailes et attraper un courant d’air ascendant qui lui permettra de gagner en altitude sans avoir à battre des ailes. Si tout se passe bien, ce jeune vautour pourra arpenter les airs et les plaines en compagnie de ses parents. Jusqu’à ce que ce dernier soit autonome et puisse vivre sa propre expérience.

La chute

Eh oui car c’est là qu’intervient Hegalaldia. Car tout ne se passe pas toujours au mieux, et il arrive que certains jeunes ratent leur premier envol et privilégient l’atterrissage en catastrophe. Pas de panique, cela peut arriver. Le jeune n’aura alors qu’à retrouver un point haut grâce à ses pattes musclées pour se ré-envoler. Malheureusement pour lui, ses grandes ailes manquent encore un peu de muscles pour lui permettre de redécoller du sol, alors il arrive que des fois, les jeunes vautours se retrouvent bloqués sur le plancher des vaches…

Vautour sur la route, vautour dans le jardin, vautour dans la Nive ou même aux Gorges de Kakuetta… voilà le quotidien de notre équipe en saison estivale. Nous nous tenons disponibles pour intervenir à tout moment afin de capturer les jeunes en situation périlleuse. Ces jeunes vautours sont ainsi auscultés au centre de soins pour mettre en avant les éventuelles blessures causées par la chute. Des soins adéquats leurs seront prodigués par nos soigneurs.

Intervention dans les Gorges de Kakuetta

Mais rassurez vous, dans la plus grande majorité des cas, ces petits vautours souffrent plus de peur que de mal. Et c’est après quelques jours de réhabilitation en volière extérieure, après s’être un peu musclé les ailes et avoir appris à se quereller pour se nourrir, qu’ils seront relâchés dans la nature pour leur seconde tentative.

Jeune Vautour fauve accueilli en soins