Fiche espèce

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Biologie de l’espèce

Description : surnommée « La chouette aux yeux d’or », ses yeux jaunes sont reconnaissables. De couleur brun roux, elle est ponctuée de taches crème sur tout le corps. Un collier se démarque clairement sur sa gorge lorsqu’elle se redresse et à l’arrière de sa nuque, où l’on distingue un V.

Taille : avec ses 22 cm de long, la chevêche d’Athéna fait partie des rapaces nocturnes les plus petits de France. Pour repère, elle est légèrement plus petite que les merles noirs (turdus merula), qui font 27cm, mais elle est beaucoup plus trapue que ceux-ci.

Envergure : 60 cm

Poids : femelle : 200 g, mâle : 185g

Durée de vie : 10-12 ans en milieu naturel et 18 ans en captivité

Chant et cris différents : 22

Dimorphisme sexuel : il n’y a pas un dimorphisme sexuel très marqué comme on peut le voir sur certaines espèces. Mais pour les plus observateurs, cela est possible : le mâle possède généralement une face blanche plus claire, et il est généralement plus petit que la femelle.

Ecologie de l’espèce

Habitat : elle va préférer les zones plates ou vallonnées, agricoles type prairies pâturées avec des arbres dispersés, terrains ouverts traversés de talus, murs de pierres ou pentes rocheuses. On va donc les trouver plutôt à proximité des vergers, des ruines et des villages.

Nidification : elle va préférer les cavités d’arbre, mais devant la raréfaction de cette possibilité, il est possible de trouver des nids dans un terrier, des crevasses dans la roche, sous des toits, ou à-même le sol.

Reproduction : le lieu de reproduction est proposé par le mâle et adopté, ou non, par la femelle. La ponte a lieu en avril/mai, avec entre deux à cinq œufs blancs. Les jeunes sont nourris par les deux parents pendant les deux premières semaines.

Régime alimentaire : la chouette chevêche se nourrit beaucoup d’invertébrés (insectes et vers de terre), mais aussi de petits mammifères, passereaux ou encore d’amphibiens.

Comportement : cette chouette est la plus diurne des rapaces nocturnes : elle chasse le plus souvent la nuit, mais on peut la voir assez facilement la journée, perchée sur un arbre ou un poteau, d’où elle peut guetter d’éventuelles proies.

Statut Légal : la chevêche, comme toutes les espèces de rapaces, est protégée en France selon la loi du 10 juillet 1976. La chevêche d’Athéna est inscrite sur la liste orange de la faune menacée de France, dans la catégorie « en déclin ». Elle est classée dans la catégorie CMAP 3 : espèce dont le devenir n’est pas menacé à court terme car encore relativement abondantes mais néanmoins vulnérables à long terme et donc considérées menacées.

Légende

Les animaux nocturnes sont en général associés à de mauvais présages. Les chouettes n’ont pas été épargnées par ces préjugés, bien au contraire : une partie d’entre elles ont été tuées et clouées sur les portes d’entrée durant des années, dans le but d’éloigner les mauvais esprits.

La chouette chevêche a été accusée de voler l’âme des défunts, car elles venaient régulièrement taper aux fenêtres des maisons qui venaient de vivre un décès. Mais une explication rationnelle existe à cette observation.

En effet, lors du recueillement des familles suite à un décès, un cierge était alors allumé dans la maison. La nuit, les insectes attirés par la lumière du cierge, venaient aux fenêtres. La chouette chevêche, qui est en bonne partie insectivore, venait alors à son tour aux fenêtres afin de manger les insectes. C’est pour cela qu’elles tapaient sur les vitres avec son bec : c’était tout simplement l’heure du buffet à volonté, et en aucun cas pour voler des âmes !

Causes de sa raréfaction

Comme pour beaucoup d’espèces, la chouette chevêche est une victime supplémentaire de l’agriculture dite « intensive », qui a fortement réduit ses ressources alimentaires et son habitat.

En premier lieu, tous les pesticides ont rendu difficile l’alimentation de cette espèce, de par la disparition des insectes. Et même si les individus réussissent à trouver les proies nécessaires, la Chevêche étant au sommet de la chaîne alimentaire, elle souffre d’empoisonnements : les substances toxiques (métaux lourds et hydrocarbures) s’accumulent et ont des impacts sur le taux d’éclosion.

De plus, les vergers ont également disparus pour laisser place à des constructions ou des champs, et les remaniements parcellaires ont peu à peu fait disparaitre les haies bocagères et ses arbres à cavités.

Nous avons noté également beaucoup de jeunes individus retrouvés morts, sur la route ou pris au piège dans des abreuvoirs, cheminées ou poteaux métalliques creux. Pourtant, il existe des aménagements simples qui permettent d’éviter ces accidents. Encore faut-il savoir identifier les risques.

En résumé, voici donc les causes directes de la disparition de la Chouette chevêche dans notre région :

  • Disparition d’arbres à cavités suite à la destruction des vergers.
  • Diminution des ressources alimentaires due aux pesticides.
  • Collisions routières.
  • Noyades dans les abreuvoirs du bétail.
  • Piégées dans les cheminées et poteaux métalliques creux.
  • Forte mortalité due aux légendes et aux traditions ancestrales.

A ce jour, on peut donc affirmer que la chevêche d’Athéna était la chouette
la plus courante de notre région et qu’elle est devenue l’une des plus rares
dans les Pyrénées-Atlantiques à cause de l’activité humaine.

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