Le Centre s’autorise enfin des grasses matinées : 7h du matin. Car la semaine dernière encore nous devions être d’attaque dès 6h pour les biberons de jeunes mammifères.

Nous avons la chance de compter suffisamment de petites mains pour diviser l’équipe en plusieurs groupes.

Le matin

Les premiers soins sont réalisés sur les animaux en soins intensifs : biberons, nettoyage des plaies, pansements propres, biberons, hydratations en sous-cutané, nourrissages par sonde ou gavages pour ceux qui ne sont pas en capacité de s’alimenter seuls, … et encore des biberons !

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N’oublions pas le nettoyage des cages/caisses/boxes et de leurs tapis et gamelles ainsi que de tout le bâtiment principal (désinfection du sol, serviettes, vaisselle,… ). Les lessives à faire tourner, étendre le linge, petite préparation de mixture pour les biberons.

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Pendant ce temps une autre équipe s’occupe de nourrir tous les animaux se trouvant dans les volières à l’extérieur. Leur rôle est de « faire l’appel » chaque matin pour s’assurer que tout le monde aille bien, ainsi que de vérifier l’état des volières. Car les rats y font régulièrement des trous pour récupérer les restes de nourriture…

Bien évidemment, tout ceci en soignant les nouveaux individus qui arrivent.

L’après midi

Les animaux en soins intensifs ont en moyenne des soins trois fois par jours : hydratations sous-cutanés, biberons, gavages, … Mais la saison se calme, nous n’avons plus beaucoup de jeunes à nourrir.

Septembre, c’est le mois des aménagements et du grand nettoyage. Nous devons faire un point sur le matériel que nous avons, et ce dont nous avons besoin.

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Septembre, c’est également le mois des jeunes vautours. Ils sont dispatchés dans la quinzaine de volières du Centre, qui doivent toutes avoir des perchoirs adaptés : pierres en guise de falaises, troncs et branches solides. Les interventions pour aller chercher les jeunes vautours à droite à gauche nous permettent de faire notre sport quotidien : sur les routes, dans les gorges de Kakueta, les rivières, les ronciers, … on ne s’ennuie pas !

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90% des espèces accueillies sont des espèces protégées, soumises à une réglementation stricte. Des registres administratifs, des autorisations de détention d’espèces protégées, autorisations de transports et tout un tas de paperasse obligatoires pour cette activité.

« PAPERASSE » … le mot qui fâche.

Une partie de l’équipe salariale doit en parallèle s’occuper des dossiers administratifs et des recherches de financements. Car nous arrivons en fin d’année : nous rentrons toutes les données informatiques pour préparer le bilan annuel. Combien d’animaux accueillis ? Quelles espèces ? Pour quelle cause d’accueil ? Où ont-ils été trouvés ? Combien ont été sauvés ?

Nos lois nous interdisent de faire visiter la structure… Nous nous devons alors de créer un maximum d’articles, de vidéos, afin de vous tenir à tous informé de ce qu’il se passe ici. Car trop peu de gens savent ce qu’il se passe à Hegalaldia… Beaucoup d’élus refusent de nous aider parce qu’ils pensent que nous nous amusons à soigner trois oiseaux dans un garage et deux volières.

Des dizaines et des dizaines de dossiers doivent être envoyés chaque année pour essayer de rechercher l’argent nécessaire à la survie de l’association, aux soins des animaux. Les 3/4 d’entre eux restent sans réponses, où certains se perdent. Nous en sommes au point où nous remercions ceux qui nous répondent négativement : « Merci de nous avoir répondu ! C’est tellement rare… ». Nous recherchons l’argent pour l’année prochaine, mais il nous manque déjà plusieurs milliers d’euros pour terminer celle-ci…

Bref…

Fin de journée

Les derniers nourrissages pour les rapaces nocturnes, biberons et dernières paperasses à remplir.

Il est 22h30, la journée se termine pour le responsable et les quelques vaillants bénévoles qu’il reste.

En plus de tout ce qui est énoncé plus haut, nous gérons tous les appels téléphoniques de la journée, les conseils aux particuliers, nous organisons les rapatriements des animaux jusqu’au Centre, les entretiens des stagiaires, etc.

Entre cinq et dix personnes sont nécessaires au bon fonctionnement de l’association chaque jour, et une grande partie sont des bénévoles. Donc un grand merci a eux : nous n’y arriverions pas sans eux.

Nous arrivons à tenir le coup et à avoir envie de revenir. Comment ? Grâce à une même passion qui nous réunie. En plus d’avoir la satisfaction de sauver des vies, nous rencontrons un tas de personnes avec le cœur sur la main, qui ne comptent pas leurs heures. Une véritable aventure humaine qui mérite d’être vécue.

Voilà ce que c’est, une journée de septembre à Hegalaldia…