Osiris, le vautour percnoptère
L’histoire d’Osiris, le percnoptère d’Egypte
Vous ne connaissez peut-être pas Osiris, le jeune vautour Percnoptère. Ce vautour à l’histoire bien particulière, aura suscité la curiosité de nombreux professionnels du milieu… Il sera resté plusieurs mois à Hegalaldia avant de retrouver sa liberté, équipé d’une balise satellite.
Afin de vous faire partager son histoire, nous lui avions créé un profil facebook. Après sondage, le nom d’Osiris lui a été donné. Ainsi, il racontait lui-même son histoire. Voici un petit résumé… mais rien ne vaut ses propres récits, avec sa touche d’humour à la façon « Perc » !
Une migration raté, le jeune vautour égaré –
Tout a commencé le 4 novembre 2014 : un jeune vautour percnoptère est retrouvé sur l’Ile de Ré par des membres de la LPO (Ligue de Protection des Oiseaux)… Une petite vidéo de sa découverte ici.
Une bien étrange nouvelle : en effet les vautours percnoptères sont les seuls vautours européens à migrer en Afrique. Aux beaux jours, on les voit principalement en Espagne jusqu’au sud de la France : la chaîne des Pyrénées semble être une barrière. Alors un percnoptère sur l’île de Ré… cette découverte laisse tout le monde perplexe.
Il est transféré au Centre UFCS de Saint-Denis-du-Payre en Vendée, où il passe cinq mois de captivité dans une volière inadéquate, en contact permanent avec l’Homme. Un jeune individu perd son instinct sauvage très rapidement dans ces conditions…
Correspondant au chapitre 1 (article sur Facebook)
Le 27 mars 2015, il est donc décidé d’un transfert vers Hegalaldia pour une mission complexe : redonner un comportement normal à ce percnoptère afin qu’il puisse un jour retrouver la liberté.
Correspondant au chapitre 2 (article sur Facebook)
Centre de soin de Saint-Denis-du-Payre dans lequel Osiris a passé cinq mois
Un passé confus : une enquête rudement menée –
Ce jeune est muni d’une bague muséum de Madrid : a-t-il été bagué au nid ? A-t-il été récupéré par un Centre de soin ? Les soigneurs d’Hegalaldia doivent connaître son passé pour comprendre pourquoi ce voyage a été raté. Nous estimons son âge à 2-3 ans. Il est donc censé avoir déjà migré une fois dans sa vie.
Grâce à cette bague et après de longues recherches, nous apprenons qu’entre le 1 et le 24 octobre 2014 il était dans un centre de soins de Cotorredondo en Galice, au nord-ouest de l’Espagne. Donc dix jours après son lâcher, il était sur l’Ile de Ré.
Correspondant au chapitre 3 (article sur Facebook)
A Hegalaldia nous ne constatons aucune blessure, mais il est gras comme un canard et imprégné de l’Homme.
Il faut donc lui faire perdre ce surpoids (combattons l’obésité chez les animaux aussi !), regagner du muscle, et l’éloigner de l’Homme. Tout cela dans un temps record, car l’objectif est de le remettre en liberté avant la prochaine migration.
Nous aurons usé de notre imagination débordante pour y arriver… cacher sa nourriture, la varier au maximum, la lui apporter en nous déguisant afin qu’il n’associe pas l’Homme à la nourriture, aménagement de sa volière pour le forcer à faire de l’exercice, … tout est détaillé sur son profil facebook si vous souhaitez en savoir un peu plus ;)
Correspondant au chapitre 4 (article sur Facebook)
Une mission importante pour la biodiversité –
Le vautour percnoptère est une espèce hautement protégée en France. Elle fait l’objet d’un PNA (Plan National d’Action) afin de récupérer une population « respectable ». On dénombre actuellement un peu plus de 150 couples en France. Autant vous dire que la pression pour sa conservation est forte et que la réussite de cet individu compte.
Le 24 juin 2015 nous le relâchons à proximité d’un endroit où se regroupent les percnoptères (un dortoir). Nous l’équipons d’une balise satellite : ainsi les données recueillies permettront de garder un œil sur lui. Migrera-t-il correctement cette fois ?
Des nouvelles rassurantes –
Nous savons qu’il trouve sa nourriture correctement, mais qu’il mène une vie solitaire. Il fit plusieurs tentatives de migration, mais finit toujours par revenir aux points où la nourriture est abondante. Notre percnoptère est un sacré flemmard… Il n’ira pas en Afrique.
Aucun autre individu de la même espèce n’a été observé en sa compagnie, confirmant son comportement solitaire. Mais pas de panique pour le moment : les jeunes sont erratiques (ils se dispersent beaucoup) jusqu’à atteindre leur majorité sexuelle (5 ans). Ce n’est qu’après qu’ils recherchent une partenaire avec laquelle ils passeront toute leur vie.
Exclusivement pour vous –
Osiris n’a pas eu le temps d’écrire la suite de son récit sur Facebook. Voici donc en exclusivité des nouvelles toutes fraiches car il nous a fait une belle frayeur dernièrement… La balise satellite qu’il portait n’indiquait plus de mouvements depuis le 12 décembre. Était-il mort ?
Des agents de l’environnement Arragonnais nous ont confirmé que l’oiseau était toujours vivant : il s’est enlevé sa balise. Ouf… un soulagement. Néanmoins, nous ne pourrons plus suivre ses trajets. Equipé de sa bague et étant le seul percnoptère sur ce secteur, nous espérons avoir des retours visuels.
Nous vous invitons à découvrir l’histoire détaillée d’Osiris sur sa page Facebook.