Comme vous le savez, en cette période hivernale la nature doit s’adapter pour survivre à des températures plus froides et des conditions de vie plus rudes. Pour ce faire, notre faune locale dispose de plusieurs techniques, les plus endurants migrent vers des contrées plus clémentes, les plus résistants délaissent les régions froides pour profiter ici de notre climat tempéré, certains hibernent complètement et d’autres se contentent d’hiverner.

C’est de cette dernière technique que nous allons parler, et plus particulièrement de l’hivernation du Hérisson d’Europe (Erinaceus europaeus), eh oui, notre petite boule de piques passe l’hiver bien à l’abri sous un tas de branches, de ronces, ou même dans un terrier. Passé maître dans l’art de se confectionner un lit douillé, le hérisson à une technique bien à lui : après avoir réalisé un tas d’herbes, de feuille et de brindilles, il se faufile à l’intérieur, fait de petits bons et roule sur lui-même pour tasser le tout et rendre son nid étanche.

Ainsi il peut passer l’hiver tranquille, ou presque.

Durant cette hivernation l’organisme du hérisson se ralenti, sa température corporelle diminue et son organisme va puiser dans ces réserves, il doit donc en constituer suffisamment pour tenir et se réveiller régulièrement pour rechercher quelques petits gastéropodes et refaire ses réserves.

Là est le risque !

Un hiver sans réserve est un sommeil sans réveil. Au mois de décembre dernier, notre centre de soins a accueilli pas moins de 18 hérissons, tous trop faibles pour passer l’hiver dans la nature. Pour une bonne raison : il s’agit pour la quasi-totalité de jeunes issus d’une reproduction tardive, une femelle peut mettre bas à 2 portées par an et les jeunes de ces deuxièmes portées ont bien moins de chances de survie que les autres.

Heureusement pour eux, certains d’entre vous ont croisé leurs routes et ces petits gars vont pouvoir augmenter leurs chances de survie en passant l’hiver chez Hegalaldia car malheureusement cet hiver les populations de hérissons d’Europe risquent encore de diminuer.

Pas si simple la vie d’un hérisson, surtout lorsque l’on connaît l’ensemble des menaces qui pèsent sur lui : trafic routier, modification ou destruction du milieu de vie, pesticides, prédations, parasites…

Alors lorsque vous trouvez un hérisson en difficulté, n’hésitez pas à contacter les centres de soins à la faune sauvage, nous sommes là pour aider cette espèce protégée, qui plus est, est bien plus difficile à soigner qu’on ne le pense !