Le centre de soins d’Hegalaldia a pu acquérir une certaine expérience concernant les soins aux Gypaètes barbus ces dernières années. Accueillir un individu de cette espèce reste toujours marquant pour les membres de l’équipe, et pourtant on pourrait presque croire que cela est devenu courant ces derniers temps.

Deux Gypas ! Oui nous avons accueilli deux Gypaètes barbus en l’espace d’un mois ! Deux oiseaux magnifiques mais aussi deux cas compliqués, deux individus qui nécessitent des soins méticuleux et qui n’ont pas fini de faire trembler les nerfs de nos soigneurs.

Âgé de 22 ans et répondant au nom de Silvano, le premier gypaète que nous avons accueilli a été trouvé le 30 janvier dernier par des chasseurs sur la commune de Mendive. Lors de son arrivée, le corps de l’animal présentait quelques hématomes, mais le plus inquiétant n’a été vu qu’à l’aide d’une radiographie… un corps étranger métallique.

Nous avons mis un bon moment à identifier cet objet et les techniciens de la Fédération de chasse 64 nous ont bien aidés. Est-ce un plomb ? Non, c’est une attache de boucle d’identification pour ovins. Au cours des différentes radiographies que nous avons réalisées, nous avons vu ce corps étranger bouger, bouger, puis disparaître, entièrement dissous pars les sucs de l’animal. Entraînant au passage une intoxication au plomb par l’un des métaux présents dans l’alliage de cette attache.

Silvano est donc soigné pour son intoxication au plomb depuis quelques jours et peut profiter de l’une de nos volières durant le bon déroulement de ce son traitement. Une fois ce problème réglé nous verrons s’il y en a d’autres à gérer.

Silvano en volière

Le second gypaète quant à lui a été accueilli le 4 mars, à peine plus d’un mois plus tard. Également trouvé et signalé par des chasseurs sur la commune de Laruns cette fois, ce gypaète a rapidement été pris en charge par les agents du Parc National des Pyrénées, ces derniers qui ont aussi rapatrié l’oiseau jusqu’à notre centre de soins.

Il nous est arrivé dans un triste état. Maigre, en hypothermie, le corps recouvert de plaies plus ou moins prononcées, les deux pattes blessées et la tête très abîmée.

La première hypothèse formulée sera celle d’un choc avec des lignes électriques. Électrisé ? Peut-être, dans le cas contraire le choc et la chute n’ont pas dû être une partie de plaisir à la vue du corps de l’animal.

Depuis son arrivée, ce second gypaète est surveillé de très près, chaque plaie et hématome sont soignés avec le plus grand soin. Pour le moment hors de question de déplacer l’animal pour faire une radio, il est trop faible. Mais nous avons tout de même pu effectuer une prise de sang, les résultats nous en dirons plus sur lui.

Blessures à la tête du second gypaète accueilli

Nous restons bien entendu inquiets pour ces deux oiseaux. Soigner un gypaète n’est jamais chose aisée, qu’il s’agisse de Silvano ou de notre deuxième casseur d’os, nous ne pouvons actuellement pas nous prononcer sur leurs chances de rémission. Et ce dernier présente des blessures tellement importantes que nous ne pouvons savoir comment elles vont évoluer malgré nos bons soins.

Nous ne manquerons pas de vous donner des nouvelles de ces deux pensionnaires, en espérant qu’elles seront bonnes.